Médias et communication campagnards

Quand nous avons arpenté la campagne de notre région à la recherche de notre nouvelle maison, nous avions quelques critères éliminatoires. Parmi ceux-ci: l’absence de chauffage central (si si ça existe), les plafonds trop bas (P’tit Mari est grand), la trop grande proximité de l’autoroute et l’absence de connexion Internet ADSL.

Nous voulions certes être au calme, mais pas coupés du monde! Pas question pour nous de revenir à l’âge du modem 56k de pierre de la communication. Ouf, notre petit village est relié à l’ADSL. Ce n’est vraiment pas le cas de tous les villages perdus dans la campagne… Je connais plusieurs personnes qui désespèrent d’avoir un jour avoir une connexion assez rapide pour regarder une vidéo en ligne. Mais pourquoi certains villages n’ont pas l’ADSL??

Je ne m’y connais pas assez pour répondre à cette question de manière complète mais je crois pouvoir désigner un premier coupable potentiel: la ligne téléphonique par câble aérien. Oui parce qu’Internet et le téléphone sont vaguement liés vous voyez… 😉 C’est très pratique ces câbles pour éliminer d’emblée un village de notre liste de recherche de maison. En plus de ne pas pouvoir accueillir de connexion ADSL, ces machins sont laids et menacent sans cesse de céder au vent et de s’écraser n’importe où. Que quelqu’un me corrige si je médis sur ces câbles qui furent bien utiles à une lointaine époque.

L’un des médias de campagne les plus développés reste le bon vieux journal papier. Chaque toute petite région, chaque ville de quelques milliers d’habitants a sa feuille de choux hebdomadaire. D’après ce que j’ai compris à ce sujet, c’est le genre de publication que personne ne trouve intéressante en soi mais à laquelle un abonnement est simplement indispensable. Grâce à ces petits journaux, tout le monde sait qui ouvre son entreprise, qui se marie, qui était à la fête des pompiers et qui a quitté ce monde.

J’ai gardé le plus étonnant pour la fin. J’ai nommé la télévision. Il semble qu’à la campagne (comme en ville??) peu de gens peuvent encore se passer de cette boîte à images. Et pour avoir des images, justement, il faut avoir accès à un réseau câblé ou à une antenne quelconque. Les réseaux câblés ne sont pas très répandus dans nos contrées reculés et les villes sont privilégiées à ce sujet. Par exemple, dans notre village, nous avons une antenne communale, chose assez rare semble-t-il. Etre relié à cette antenne permet de recevoir une vingtaine de chaînes tout en payant en prix modique (bien moins cher que le réseau câblé des villes). Vingt chaînes, c’est bien non? Pas assez pour la plupart des gens. La grande majorité de nos voisins a choisi de ne pas profiter de l’antenne communale.

Pour avoir plus de chaînes, il y a une solution. Une parabole. Oui, un de ces machins qu’on installe sur le toit et qui ressemble à ceci:

ça pousse comme des champignons ces trucs. Un jour, nous nous sommes intéressés à une ancienne ferme à rénover. La maison était très belle mais plutôt vétuste: pas de chauffage central, pas de toilettes à l’intérieur (!!!). Par contre, il y avait une magnifique parabole. Plein de chaînes à la télé mais les WC au fond du jardin. Incroyable, non?

J’en apprends tous les jours sur la campagne…