Charlotte-Alice’s adventures in Wonderland

J’espère que Lewis Carroll dans sa tombe et les propriétaires actuels des droits d’auteurs de son œuvre me pardonneront ce petit texte inspiré des aventures d’Alice la jeune anglaise qui poursuivait un lapin blanc. Pour ma part, même si je vis maintenant à la campagne, je ne poursuis pas de lapin blanc. Tout au plus pourrais-je poursuivre le chat blanc du voisin. Cependant, comme la jeune Alice, je suis rêveuse, il m’arrive d’être attirée par les merveilles et j’ai tendance à perdre tout sens de l’orientation…

Le soleil brillait dans un ciel du plus pur des bleus de la campagne. Au loin, les montagnes resplendissaient comme des dames en crinolines du premier jour. Charlotte voyait tout cela de sa fenêtre et cela l’attira. Le vent était froid mais le monde si beau. Tout semblait dire : viens, suis le chemin et vois où il te conduira. La marche jusqu’à la prochaine petite ville serait conséquente mais les placards si vides. La paresse guettait dans l’ombre, mais la mère Conscience Fairedelexercice brandissait son bâton. Charlotte était bien trop attirée par, les lumières de la ville, la curiosité de la pauvre Blanquette de M. Seguin coulait dans ses veines. Les merveilles l’attendaient.
« Vite, vite, je suis en retard », pensa Charlotte en prenant à peine le temps de fermer son manteau. Ah quel bonheur d’être sur le chemin, quelle satisfaction de marcher dans les champs et de voir le ciel si clair. Au bout du chemin : les merveilles à porter de main et au retour, des placards bien garnis. La solitude de la plaine campagnarde est douce, on n’entend que le vent, les oiseaux et le cœur du monde qui bat très fort. Charlotte forçait l’allure, impatiente, malgré tout, de toucher aux merveilles. Quelques pas encore et les voilà.
La lumière est plus forte et la chaleur enveloppante. Plus besoin de manteau boutonné jusqu’au cou. L’œil est ravi aussi : les scintillements des fêtes sont bien présents et partout s’étalent le rouge et l’or. Mais fi des paillettes, Charlotte ne doit pas oublier les emplettes. Les merveilles sont si attirantes et toutes à portée de panier. La foule grouille et les rayons se serrent les uns contre les autres. Toute émerveillée cette fois, Charlotte fait le tour et fait son choix. Un passage auprès de la duchesse de la caisse et tout est terminé.
Le chemin est à refaire dans l’autre sens. Toute étourdie des merveilles et les bras chargés, Charlotte marche. Elle rêve encore, au pays des merveilles, avec le vent glacial dans les cheveux. Le chemin est plus raide et le sac est lourd. Mais elle rêve, insouciante. Le ciel est toujours aussi clair mais son petit hameau se détache à l’horizon comme un point minuscule. Si lointain. Charlotte s’arrête, soudain ramenée sur son chemin. Sur les chemins. Les champs sont immenses et si plats, délimités par des chemins tous identiques. Quadrillage. Déstabilisée, Charlotte fait demi-tour, peut-être s’est-elle trompée. Les emplettes pèsent sur ses épaules et les joues brûlent de froid. Charlotte s’arrête encore, désorientée comme Alice.
Le chien a effacé tous les chemins. Pas question de s’asseoir et pleurer comme Alice. C’est Charlotte et pas Alice. Charlotte sourit, amusée de son mauvais sens de l’orientation, perdue tout de même, au milieu des champs. La campagne plate ne vaincra pas. Charlotte accélère le pas. Le village grandit à nouveau. Devant la maison, le carrosse de tôle P’tit Mari, est garé. C’est une surprise. C’est une vraie merveille. Un sourire, un battement de cœur. Le sac est léger. Le pays des merveilles.

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4 commentaires sur “Charlotte-Alice’s adventures in Wonderland
  1. fofita dit :

    Je suis fan de ce genre de promenades!
    Et puis pour retrouver son chemin, c’estq uand même bien utile de le perdre avant!

  2. Charlotte dit :

    Fofita: probablement que je me perdrai à nouveau, je suis du genre à arriver quelque part sans savoir comment… 😉
    A part ça: merci pour ta fidélité chez moi!

  3. P'tit mari dit :

    Ah… se perdre dans la campagne… J’aime lire ces mots qui font des choses les plus simples un paysage magnifique qu’on ne se lasse jamais de regarder!
    Merci pour tes textes que j’apprécie énormément de lire, merci pour les voyages aux pays des merveilles!

  4. Charlotte dit :

    p’tit mari: merci pour ce premier commentaire! <3 <3 <3 <3

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